jeudi 15 juin 2017











14 juin 2017 | Le Journal de Montréal | Mathieu Bock-Côté
 
LE JOUR OÙ LE QUÉBEC N'EXISTERA PLUS

On ne veut pas encore se l’avouer, mais un jour, plus tôt que tard, le Québec n’existera plus.

Je ne veux pas dire qu’il n’existera plus dans 1000 ans, quand le monde tel que nous le connaissons aura connu 100 révolutions ou un désastre écologique.

Je veux dire que dans 50 ans, si la tendance se maintient, le Québec tel que nous le connaissons pourrait bien n’être plus qu’un souvenir, alimentant la mélancolie de ceux qui l’ont aimé.

FATIGUE

Pourquoi un tel pessimisme? Parce que la plupart des signes vitaux sont négatifs.

Le peuple québécois est fatigué, tant politiquement que culturellement.

Ses échecs politiques à répétition des dernières décennies ont ébranlé sa psychologie collective.

Le Québec n’est ni un pays indépendant ni une société distincte dans la fédération. Il flotte dans une forme de vide identitaire et se laisse dissoudre peu à peu par le Canada multiculturaliste de Trudeau, avec la complicité du gouvernement Couillard.

Le système scolaire fait aussi des ravages identitaires. Je pense surtout à l’enseignement de l’histoire, qui fabrique des déracinés.

En apprenant leur histoire, les jeunes Québécois apprennent à douter d’eux-mêmes comme peuple et à se détester.

On leur fait croire que leurs ancêtres ont persécuté les Amérindiens et toutes les minorités possibles.

Qui voudrait d’un passé aussi sombre? La haine de soi triomphe.

L’identité québécoise se décompose. Nous rêvions d’un Québec français. On veut désormais nous faire rêver à un Québec bilingue, où le français ne serait qu’une langue sur deux. Celui qui s’y oppose est accusé de fermeture au monde.

Nous accueillons bien plus d’immigrants que nous ne pouvons en recevoir et, en plus, nous ne prenons pas les moyens pour les intégrer. Nous nous soumettons plutôt à la logique insensée des «accommodements raisonnables».

Le poids de la majorité historique francophone diminue peu à peu. Pour reprendre les mots de René Lévesque, nous subirons une forme de «noyade» démographique.

Un jour, les Québécois francophones se sentiront étrangers chez eux, comme c’est déjà le cas dans bien des quartiers à Montréal.

Le gouvernement Couillard, lui, préfère croire que c’est la langue anglaise qui est en danger au Québec!

Évidemment, il y aura encore longtemps sur la carte un territoire nommé Québec.

Mais le peuple québécois, lui, ne sera plus que l’ombre de lui-même. Un Québec canadien, bilingue, multiculturel où les «anciens Québécois» seraient minorisés, ce ne serait plus le Québec.

On cherchera à nous faire croire que rien de tout cela n’est grave.

On nous présentera cela comme une mutation heureuse qu’il faudrait applaudir au nom de la modernité.

DÉSESPOIR?

Que faire alors? Est-il trop tard? Peut-être. Notre insouciance collective a un côté suicidaire.

Il faut espérer qu’un sentiment de révolte contre notre disparition annoncée se diffuse dans la population.

Il suffit quelquefois qu’un petit groupe de citoyens obstinés se tienne droit devant une situation pour la renverser.

Encore faut-il enlever nos lunettes roses et faire preuve collectivement de lucidité. En sommes-nous capables? On nous permettra d’en douter.

jeudi 4 mai 2017





3 mai 2017 | Le Journal de Montréal | Mathieu Bock-Côté

LE FRANÇAIS, ENCORE VAINCU

Depuis près de 20 ans, une question hante régulièrement les instances du Parti québécois: faut-il oui ou non appliquer la loi 101 au niveau collégial? 


Deux camps s’affrontent inégalement. 


Le premier camp, minoritaire mais pugnace, croit que la chose est nécessaire. 


Son avis? Il n’est pas normal que les jeunes, et notamment les jeunes immigrés, une fois leur secondaire terminé, puissent sortir tout simplement des institutions du Québec francophone, comme s’ils pouvaient enfin se délivrer d’une culture qui ne les intéresse pas vraiment.

La francisation ne consiste pas seulement à apprendre le français mais à s’intégrer culturellement à la majorité historique francophone. 


CÉGEP 


Pourquoi les Québécois devraient-ils financer leur anglicisation comme peuple à même leurs fonds publics? 


Les institutions anglophones sont là pour assurer les droits historiques de la minorité anglaise, et non pas pour créer une société bilingue. 


Les promoteurs du cégep français ajoutent: si nous ne donnons pas un sérieux coup de barre pour redresser la situation, le français deviendra minoritaire à Montréal. 


Le deuxième camp rassemble l’establishment péquiste, qui a décrété depuis longtemps que l’application de la loi 101 au collégial était une mesure extrémiste. 


Elle serait exagérément sévère et laisserait croire à une radicalisation du PQ. Elle ferait même fuir les électeurs. On aurait envie de répondre que le souverainisme bon chic bon genre y est parvenu sans aide. 


Les élites péquistes nous disent: encourageons les jeunes à aller au cégep français mais ne les obligeons pas. Un mauvais esprit leur rappellera que c’était la position des adversaires de la loi 101 au moment de sa promulgation il y a 40 ans. 


Ne nous faisons pas d’illusion: le deuxième camp l’emportera.

La vraie question est simple: le Québec doit-il être une société française ou une société bilingue? 


Est-ce que le français doit clairement prédominer ou ne doit-il être qu’une langue sur deux, à laquelle on accorderait peut-être un petit avantage symbolique sans trop de conséquences pratiques? 


Est-ce que nous considérons que tout ce qui pouvait être fait pour imposer le français comme langue commune a été fait? Nos élites le prétendent.

Certaines personnalités croient même venu le temps d’angliciser la vie publique au nom de l’ouverture aux anglophones et aux communautés culturelles. 


On a récemment vu Amir Khadir poser une question en anglais à Martin Coiteux, qui lui a d’abord répondu en français, avant de s’en excuser! Ce qui est moderne, chez les décideurs, c’est la régression du français. 


Il faudrait lancer une offensive très vigoureuse pour redresser la situation linguistique. 


FRANCHISE
 

Dire clairement qu’à Montréal, la situation est catastrophique. 


Dire franchement que notre disparition comme peuple est enclenchée. 


Dire que la jeunesse est en train de se perdre dans un franglais qui n’est qu’un dialecte de colonisés fiers de l’être. 


Mais cela n’arrivera malheureusement pas. 


Qu’est-ce que la modération politique au Québec? 

Cela consiste à accepter de régresser comme peuple sans trop se plaindre, en restant piteusement calme, comme un bon toutou qu’on endort pour de bon sans trop de douleur.

samedi 10 décembre 2016

« Nous avons sauvé le Québec du désastre financier », répète Couillard


Alors que l'opposition dresse un bilan accablant de ses politiques, le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, visiblement revigoré, se targue d'avoir éviter à la province un gouffre financier aux conséquences incertaines. La bourrasque financière étant passée, il promet une embellie à tous les niveaux.

mercredi 24 août 2016


Le multiculturalisme a gagné


Richard Martineau
MISE à JOUR


 J’ai toujours trouvé pathétiques les gens qui continuent de se battre pour une cause qui est visiblement perdue. Oui, c’est héroïque, mais vient un moment où il faut savoir regarder la réalité en face et tirer les conclusions qui s’imposent.

C’est peut-être poétique de se battre contre des moulins à vent, mais ça ne sert strictement à rien. On se bat pour gagner, pas pour le simple plaisir de se battre.

UN GROS EXPO 67

Or, il faut bien l’avouer, la guerre contre le multiculturalisme au Canada (et, par le fait même, au Québec) est perdue. Les tenants du multiculturalisme gnangnan ont gagné. Et haut la main, en plus.

Je suis défaitiste ? Non : réaliste.

C’est la réalité, et ça ne sert strictement à rien de se fermer les yeux et de s’enfoncer la tête dans le sable. Le Canada est profondément multiculturel et le restera. Le multiculturalisme, au Canada, n’est pas le glaçage sur le gâteau. C’est LE gâteau.


C’est ÇA, le Canada. Un Expo 67 géant, chaque communauté avec son pavillon, ses valeurs, ses costumes folkloriques, sa bouffe, ses antennes satellites, son ghetto... Quand Justin visite le pavillon de la Chine, il se déguise en Chinois. Et quand il visite le pavillon du Mexique, il se déguise en Mexicain. Et il en profite pour faire étamper son beau passeport avec sa belle photo...

Chaque groupe dans son coin, et le Canada est content. Ici, on n’intègre pas, on n’assimile pas, on ne mélange pas. On cohabite.

LES CHARTES VERROUILLENT TOUT

Il n’y a qu’une façon, au Québec, d’échapper au bulldozer multiculturel canadien qui écrase tout sur son passage, c’est de se séparer.

Et à 70 % de NON contre 30 % de OUI, oubliez ça.

Et si la tendance se maintient, comme dirait l’autre, bientôt, on va atteindre le 80-20. Il n’y aura que les p’tits vieux en marchette pour jouer de la bombarde derrière Martine Ouellet.

Regardez la CAQ. Le parti de François Legault s’est rendu compte que c’est bien beau, gueuler contre le burkini, mais il n’y a aucune base légale au Canada pour l’interdire. Nos chartes verrouillent tout. Même Houdini ne pourrait s’en sortir, toutes les issues sont bloquées et fermées à double tour.

DE FORCE DANS LA GORGE

Il faut rendre à César ce qui lui appartient : les tenants du multiculturalisme ont été brillants.

Ils se sont dit : « Quoi de mieux que l’école pour propager nos idées ? Utilisons les institutions scolaires pour enfoncer notre idéologie dans la gorge des enfants et les transformer en bons petits soldats du multiculturalisme. »  Et ils ont créé le cours d’Éthique et de culture religieuse.

Avouez, c’est génial.

Tu prends des jeunes enfants, et tu leur répètes que critiquer les religions est raciste, xénophobe et intolérant. Après quelques années de ce régime, tu as une génération complète de zombies, qui grimpent dans les rideaux dès que tu oses dire que telle ou telle pratique religieuse est inacceptable.

« Mais, mais... Ça fait partie de leur culture !!!! »

Et ça tripe sur Justin. Et ça défend le burkini. Et ça applaudit quand la GRC autorise le port du hijab dans ses rangs.

Kumbaya, my lord.
Kumbaya.
Félicitations pour votre victoire...